Les lycéens font des bulles

Après avoir lu « Le journal de mon père », je peux vous dire que ce roman graphique m’a beaucoup plu ; il dégage tant d’émotions différentes. C’est un des rares livre que l’on perçoit comme quelque chose de vrai, il nous plonge dans la vie du protagoniste comme si on y était, on ressent les sentiments comme il les ressent : tristesse, inquiétude, joie… Cette histoire reste en mémoire comme un souvenir. On revit son enfance et son apprentissage en en apprenant autant sur nous et en nous amenant à réfléchir nous aussi sur notre entourage, ce qu’ils veulent nous montrer et ce qu’ils veulent nous cacher. C’est un genre de mise en abîme de nous-même : on lit notre vie à travers la sienne. Rien que les dessins parlent, nous disent tout. Le contraste noir et blanc accentue tout de suite l’état d’esprit du roman, les dessins suscitent l’émotion. L’histoire est très touchante et amène beaucoup de « Pourquoi ? » et de « Et si ? », tous ces regrets d’une enfance difficile où l’enfant ne voit que ce qu’il veut voir et non la vérité. Le regret de n’avoir vu que l’apparence de son père et pas ce qu’il était vraiment. Il vivait comme caché derrière un rideau qui n’est tombé que quand il était bien trop tard pour rattraper le temps perdu à lui en vouloir. Cependant, je trouve dommage qu’il y ait cette injustice à la fin du livre : le protagoniste va culpabiliser jusqu’à la fin de ses jours sans vraiment pouvoir se libérer. Faute de pouvoir en vouloir à son père, il s’en voudra à lui. Si seulement ça pouvait être comme dans les contes où tout se finit bien ! Mais non. Il a fallu que le père décède avant que le fils le perçoive comme il était réellement, et ait pu lui parler ou lui pardonner. Je n’aime pas beaucoup les bandes dessinées, je trouve que l’on ne laisse pas assez de place à l’imagination, qu'on nous coupe dans la découverte et le développement de l’esprit. Et pourtant, là, j’ai beaucoup aimé lire celle-ci ; il y a assez de texte pour comprendre l’histoire, et les images accompagnent, pas l’inverse.